En ce premier jour d’automne, où la récolte des coings commence (de fin septembre à début novembre, jusqu’aux premières gelées), mon attention se tourne instinctivement vers mon cognassier, l’un des joyaux de mon jardin. Tout comme pour les femmes (oui, je salue les féministes !), la récolte des coings nécessite délicatesse et finesse.
Saviez-vous qu’à l’époque de la mythologie grecque, les Grecs évidaient les coings et les remplissaient de miel avant de les cuire enveloppés dans une pâte ? C’était là une première recette bonus.
Pour les Grecs de l’Antiquité, le coing était le symbole de l’amour et du bonheur.
Les Romains, quant à eux, avaient consacré ce fruit à Vénus, déesse de l’amour, de la séduction et de la beauté féminine. Vénus est d’ailleurs souvent représentée avec un coing dans sa main droite.
De nombreux historiens pensent que les célèbres « pommes d’or » décrites par Virgile étaient en réalité des coings, appelés à cette époque « fruit d’or ».
Tout comme le cochon (pas moi, l’animal !), avec le coing, rien ne se perd, tout se transforme, y compris les pépins qui servent tant en cuisine pour leur teneur en pectine que dans la médecine et la parfumerie.
Cette semaine, pour ce premier épisode consacré au « coudoun » (nom patois désignant le coing), je ne vais pas vous donner la recette du meli-mela (confit de coing au miel) d’Apicius (auteur du livre de recettes romaines « De re coquinaria »), mais une recette de grand-mère, une recette dite alicament.
Le coing est reconnu pour être un anti-diarrhéique très puissant. De plus, sa forte concentration en tanins (70 mg/100 g) a pour effet de ralentir les contractions du tube digestif. Il possède également des propriétés antiseptiques qui préservent notamment les muqueuses intestinales. Le coing apaise les brûlures d’estomac, les fibres contenues dans ce fruit contribuent à la réduction du taux de cholestérol, diminuant ainsi les risques de maladies cardiovasculaires, de diabète et d’obésité.
Le coing est véritablement un fruit en « Or ». Et ce n’est pas tout ! Le coing favorise la cicatrisation, adoucit les gerçures, les crevasses et les brûlures. En phytothérapie, il est utilisé pour traiter les insuffisances hépatiques et la tuberculose. Il atténue également les maux de gorge. Les graines de coing sont présentes dans certains médicaments destinés à fluidifier les voies respiratoires grâce à leurs propriétés expectorantes, utiles dans le traitement des bronchites.
Eau de coing (alcoolisée)
Ingrédients
- 6 coings murs
- 60 cl d’eau de vie de fruit à 45° / litre
- 400 g de sucre / litre
- 1 torchon propre
- 1 gros saladier
- 1 barreau de chaise ou un bâton de même diamètre
- 1 dame-jeanne (grande bonbonne en verre)
- 1 entonnoir
Instructions
- Répartissez votre torchon propre dans le saladier (il doit toucher les bords et déborder) ;
- Lavez et essuyez bien vos coings pour enlever le coton en surface ;
- Râpez-les. Vous allez obtenir une purée qui va vite devenir marron clair, mais c’est normal ;
- Prendre les quatre coings, heu... pardon, les quatre coins de votre torchon, fermez le tissu autour du bâton hermétiquement et laissez reposer toute la nuit au-dessus de votre saladier ;
- Le lendemain au-dessus de votre saladier, tourner le bâton de manière à recueillir le maximum de jus ;
- Mettez votre entonnoir au-dessus du goulot de votre dame-jeanne et versez le jus récolté
- Par litre de jus obtenu ajoutez 60 cl d’eau de vie de fruit à 45° et 400 g de sucre (la recette d’origine était de 500 g de sucre et ½ litre d’alcool par litre de jus) ;
- Laissez fondre le sucre et filtrez un mois après ;
- Laissez reposer votre eau de coings jusqu’à Noël (trois mois à minima) dans l’obscurité avant de la déguster.
En bonus, voici une deuxième recette : vous pouvez préparer une infusion à base de feuilles et de fleurs de cognassier pour apaiser la toux et réduire la fièvre.
Le jus de coing est utilisé pour accélérer la cicatrisation des plaies cutanées et adoucir les gerçures. Et comme on dit, jamais deux sans trois !
Voici donc une troisième recette bonus : écrasez une poignée de graines de coing dans un demi-verre d’eau tiède et appliquez cette préparation sur les gerçures. Quand on aime, on ne compte pas ! De plus, pour soulager la fatigue des yeux, déposez des tranches de coing sur ces derniers. Elles agiront comme un anti-inflammatoire naturel.
Et pour conclure en beauté avec les recettes bonus, voici celle de l’anti-rides : écrasez les graines de coing dans de l’eau (100 g de graines pour 30 cl d’eau), appliquez le mélange sur la peau, puis rincez.
Ainsi, le coing révèle toute sa magie et ses bienfaits, alliant plaisir gustatif et vertus thérapeutiques. C’est un fruit d’une richesse incroyable, qui a su séduire les anciennes civilisations par sa symbolique et sa polyvalence.
Alors, pendant cette période de récolte des coings, laissez-vous envoûter par leur parfum envoûtant et découvrez les multiples façons de les apprécier. Que ce soit dans des recettes traditionnelles, des confitures, des gelées ou même sous forme de remèdes naturels, le coing ne cessera de vous émerveiller par sa générosité et sa capacité à embellir nos vies.
N’oubliez pas de célébrer ce fruit précieux et de savourer chaque instant de cette saison des coings. Bonne récolte et bon appétit !