Pour vous permettre de choisir votre recette de Bugnes, en fonction de vos goûts, de votre humeur du jour de la veille de Mardi gras et comme annoncé la semaine dernière, je vous propose cette semaine l’autre recette des bugnes : celle de Lyon.
Pour mémoire, et cela c’est une faute, si vous n’avez pas acheté Le Journal Le Crestois la semaine dernière et de fait, non lu mon article et ma recette, je vous fais rapidement un résumé de l’histoire des bugnes : traditionnellement, on mangeait les bugnes à l’occasion de Mardi gras (le mardi 1er mars cette année).
A l’époque, on utilisait toutes les huiles de cuisson qu’on allait ensuite délaisser pendant le carême : depuis le VIème siècle, tant pour les Catholiques que les Orthodoxes, il s’agit d’une période de jeûne, de temps liturgique marqué par la prière et la pénitence. Le carême se déroule du mercredi des Cendres jusqu’à Pâques, soit 40 jours : donc les bugnes étaient une fabuleuse invention pour se faire plaisir avant de se serrer la ceinture pendant une si longue période…
Une occasion unique de soulager son foie à la sortie de l’hiver : quelle que soit la culture (cf le Nouvel an chinois par exemple), on consomme, pour l’arrivée du printemps, des aliments plus légers et rafraichissants pour éliminer les excès alimentaires qui nous ont tenu chaud pendant la période hivernale. Adieu tartiflettes, raclettes, cassoulets… Bonjour légumes verts, pickles, autres aliments légèrement acides et infusions à base de plantes dépuratives : confère ma bonne conscience inspirée du site www.legoutdusainple.com. Amis naturopathes, diététiciens et autres aficionados du « manger sain » (comme ma récente valentine toute fraiche !!!), je mangerai quand même mes bonnes tartes au citron, à la rhubarbe et à la fraise, sans oublier mes confitures de fleurs de pissenlit de la Drôme, mon deuxième amour ! Comme quoi, je trouverai toujours le moyen de satisfaire ma gourmandise…
Saviez-vous qu’on les appelle « bugnes » à Lyon, à Saint-Etienne et dans le nord de la vallée de la Drôme et du Rhône ? Mais chez nous, dans le sud de la Drôme, leurs noms étaient « beugnes » et « bachiquelles ». On les trouvait aussi sous le nom d’oreillettes qui désignaient presque celles de Lyon, elles étaient plus ou moins rectangulaires, plates et croustillantes : c’est le beignet provençal que l’on retrouvait au moment des « revoles » à la fin des travaux des repas de vendanges. En Ardèche, à Saint-Jean le Centenier, le premier week-end de décembre, on célèbre la « fête de la Bugne ».
Bugnes lyonnaises

Ingrédients
- 500 g de farine
- 10 g de sel
- 50 g de sucre
- 100 g de beurre fondu
- 4 œufs
- 1 verre moitié d’eau de fleur d’oranger, moitié rhum
- Le zeste d’un citron
- 1 sachet de sucre vanillé
- 1 cuillère à café de bicarbonate
- 1 bloc de végétaline et une grande casserole (ou faitout ou marmite)
Instructions
- Faites fondre le beurre. Dans une jatte, versez la farine tamisée et creusez-y une fontaine.
- Mettez-y le beurre fondu et le reste des ingrédients (sans la végétaline).
- Formez une boule avec la pâte et laissez-la reposer au frais toute une nuit.
- Faites chauffer dans votre faitout la végétaline (ou votre huile de friture) jusqu’à atteindre la température de 170°
- Pendant ce temps, farinez votre plan de travail
- Étalez la pâte le plus finement possible
- Découpez des rectangles de pâte d’environ 3 cm x 10 cm.
- Plongez les bugnes dans la végétaline à 170°C pendant 2 min par face (ne pas oublier de les retourner), retirez-les avec une écumoire et égouttez-les sur du papier absorbant.
- Quand les bugnes sont froides, saupoudrez-les de sucre glace et préparez-vous à régresser et retomber en enfance.